Arrêt du tabac et Hypnose : ce que dit la science sur l'efficacité… et l’importance du chemin personnel

Dans ma pratique d’hypnothérapeute et praticienne NMO/EMDR+, j’accompagne régulièrement des consultants dans leur projet d’arrêt du tabac. Pour certains, la décision est déjà mûre, la motivation est forte, et le changement s’opère rapidement : une ou deux séances suffisent pour provoquer un déclic profond et durable !

Mais pour d’autres, ce processus peut prendre plus de temps, quelques semaines, parfois plusieurs mois, notamment lorsque l’arrêt est progressif, ou que d'autres problématiques émotionnelles ou environnementales sont en jeu.

Ce parcours est personnel. Il dépend de nombreux facteurs : le type de fumeur qu’a été la personne, son environnement social et affectif, son niveau de stress, son rapport à elle-même, voire son histoire de vie. Il est donc important de comprendre que l’efficacité de l’hypnose ne repose pas uniquement sur l’outil lui-même, mais surtout sur la manière dont il s’inscrit dans un processus intérieur, qui varie d’un individu à l’autre.

Parfois, certains consultants peuvent se sentir frustrés s’ils n’ont pas arrêté dès la première ou la deuxième séance. Ils en viennent à croire qu’ils ne sont « pas réceptifs » ou que « l’hypnose ne marche pas », alors qu’en réalité, le travail est souvent en cours, mais encore souterrain. C’est pourquoi je rappelle toujours que ce travail s’inscrit dans une relation de confiance : ma proposition est toujours adaptée à la personne, et ce qui importe, c’est un arrêt qui tienne dans le temps, pas une simple illusion d’arrêt temporaire.

🔍 Parfois, il faut aller plus loin : comprendre la relation au tabac

Pour certaines personnes, pas la majorité, mais une part non négligeable, l’arrêt du tabac nécessite un travail thérapeutique plus profond. Il ne s’agit plus simplement de couper un comportement, mais de déconstruire une relation.

La cigarette, pour ces consultants-là, est souvent plus qu’une habitude : elle peut être un soutien, une sécurité intérieure, un refuge face au stress, un moyen de canaliser une douleur ou de masquer un vide. Dans ces cas-là, l’hypnose nous amène à travailler sur les causes sous-jacentes. Cela peut prendre plus de temps, car nous venons toucher à des zones sensibles : estime de soi, émotions refoulées, blessures anciennes, solitude…

Ce type d’accompagnement s’apparente alors davantage à une démarche thérapeutique, où l’on vient d’abord explorer la relation tissée à la cigarette, pour ensuite la détisser en profondeur, en douceur. Et parfois, cela nous amène à travailler sur des sujets pour lesquels on n’était pas venu au départ, mais qui, en réalité, conditionnent la possibilité même de l’arrêt.

C’est pourquoi faire confiance au processus, et à l’accompagnement que je vous propose, est essentiel. L’objectif reste le même : un arrêt durable, stable, et libérateur.

🔬 Ce que dit la recherche sur l’hypnose et l’arrêt du tabac

Plusieurs études ont évalué l’efficacité de l’hypnose pour aider les individus à arrêter de fumer. Par exemple, une étude randomisée a comparé l’hypnothérapie à la thérapie de remplacement de la nicotine (TRN) chez des consultants hospitalisés pour des pathologies liées au tabac. Les résultats ont montré que 43,9 % des personnes ayant reçu de l’hypnose étaient non-fumeurs à 12 semaines, contre 28,2 % dans le groupe TRN¹.

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En résumé : l’hypnose peut s’avérer plus efficace que certains traitements conventionnels, surtout lorsqu’elle est intégrée dans un véritable accompagnement thérapeutique. Ici, on voit que le processus s’étale sur trois mois, ce qui montre bien que l’arrêt peut être progressif, même chez des personnes très motivées.

Une autre étude a révélé que l’hypnose combinée à la PNL (programmation neuro-linguistique) présentait un taux de succès de 90 % à six mois, contre des taux nettement plus bas pour les méthodes classiques².

En résumé : certaines personnes arrêtent rapidement, d’autres ont besoin de plusieurs séances, parfois réparties sur plusieurs mois. Ce n’est pas un échec : c’est une évolution personnalisée.

🧠 L’importance de la motivation, du contexte et de la personnalité

De nombreuses études confirment que le facteur humain, motivation, implication, maturité de la décision, joue un rôle déterminant dans la réussite de l’arrêt du tabac par hypnose.

Une étude a par exemple observé que les consultants avec un niveau d’éducation plus élevé (souvent associé à une meilleure compréhension du processus et à une attitude plus active) avaient des taux de réussite supérieurs³.

En résumé : ce qui fait la différence, ce n’est pas uniquement « d’être réceptif » ou non à l’hypnose, c’est aussi d’être prêt à changer, et à accepter de se laisser guider sur un chemin qui parfois prend quelques détours.

Mon rôle n’est pas de « faire arrêter de fumer » quelqu’un à sa place, mais d’activer les bons leviers intérieurs, au bon moment. Et ce moment ne peut pas toujours être décidé d’avance. Il arrive parfois qu’il faille travailler sur l’estime de soi, le rapport au corps, la gestion du stress ou des blessures plus anciennes, avant que le déclic de l’arrêt ne puisse avoir lieu.

✅ Conclusion

L’hypnose est un outil thérapeutique précieux dans le cadre de l’arrêt du tabac. Elle agit sur l’inconscient, sur les automatismes, sur les croyances, et permet de désactiver les schémas qui maintiennent l’addiction. Mais elle n’est pas une baguette magique. Le succès repose aussi sur le degré de motivation du consultant, son implication, et sa capacité à faire confiance au processus et au thérapeute.

Certaines personnes arrêtent vite. D’autres ont besoin d’un accompagnement plus long, plus profond, plus personnalisé. Dans tous les cas, l’essentiel est de respecter le rythme du corps et de l’inconscient, pour construire un arrêt solide, durable, et qui fasse du bien.

Références

1. Hasan, F. M., Zagarins, S. E., Pischke, K. M., Saiyed, S., Bettencourt, A. M., Beal, L., ... & Ziegelstein, R. C. (2014). Hypnotherapy is more effective than nicotine replacement therapy for smoking cessation: Results of a randomized controlled trial. Complementary Therapies in Medicine, 22(1), 1-8. https://doi.org/10.1016/j.ctim.2013.11.007

2. AIHCP. (2024). Clinical Hypnotherapy and Stopping Smoking. American Institute of Health Care Professionals. https://aihcp.net/2024/02/28/clinical-hypnotherapy-and-stopping-smoking

3. Lambe, R., Osier, C., & Franks, P. (1986). A randomized controlled trial of hypnotherapy for smoking cessation. The Journal of Family Practice, 22(1), 61–65. https://cdn.mdedge.com/files/s3fs-public/jfp-archived-issues/1986-volume_22-23/JFP_1986-01_v22_i1_a-randomized-controlled-trial-of-hypnoth.pdf

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